Yolanda Bruno
violon
Yolanda Bruno est l’une des jeunes musiciennes les plus en vogue au Canada (CBC Music le dit !) Elle a remporté une multitude de prix et de concours, s’est produite en qualité de soliste dans toute l’Europe et l’Amérique du Nord et a rejoint l’Orchestre symphonique de Toronto en 2019.
Elle a joué pour la reine au palais de Buckingham et a accompagné le groupe australien de heavy metal Parkway Drive lors d’une séance d’enregistrement à Ottawa.
Pourtant, ses expériences musicales les plus mémorables ont eu lieu dans des endroits inattendus – jouer pour des enfants dans un stationnement du sud-est de Londres, donner un concert dans un pénitencier de haute sécurité, jouer pour des inconnus au coin de la rue ou dans des parcs, des métros, des aéroports, des hôpitaux.
Elle croit profondément au pouvoir de la musique qui permet de faire tomber les barrières de toutes sortes – personnelles, culturelles, voire politiques.
Yolanda Bruno a grandi à Ottawa et la musique faisait partie de sa vie avant même sa naissance. Sa mère a accouché pendant un concert et est devenue le premier professeur de la jeune Yolanda, et probablement le plus important.
Après des études à McGill et à la Guildhall School de Londres, elle est rentrée au Canada et a lancé une carrière professionnelle tourbillonnante, pleine d’aventures musicales. Elle a mené une campagne de financement avec la pianiste Isabelle David pour couvrir les coûts de leur premier CD, « The Wild Swans ». Il comprend la musique de 11 femmes compositeurs, couvrant dix siècles, dont plusieurs premières mondiales.
Pendant la pandémie, elle a donné plus de 50 représentations gratuites dans le cadre d’un projet qu’elle appelle « Music for Your Blues » (Musique pour votre moral). Des enfants, des retraités, des personnes dans des salles de classe et des centres pour personnes âgées se sont joints à elle pour des concerts en ligne associant musique, histoires et poésie. Il s’agissait d’aider les gens à se sentir soudés pendant une période exceptionnellement isolante.
La violoniste est fascinée par la musique de toutes les époques, y compris le répertoire baroque. Elle aime la sensation physique de tirer le son des cordes, d’utiliser son archet comme un pinceau, de ressentir la façon dont le son résonne dans une pièce et se connecte avec les auditeurs. Pour elle, jouer sur son violon Domenico Montagnana, vieux de près de 300 ans (généreusement prêté par le Groupe Canimex Inc. de Drummondville, au Québec), c’est faire jaillir le son, c’est sculpter les notes pour les faire parler comme des mots, c’est-à-dire comme une communication à la fois intime et provocante.
Il est également possible d’entrer dans un état méditatif profond tout en jouant, en concert ou dans la salle de répétition. Le monde ralentit, l’esprit se calme, la concentration devient intense.
D’après l’expérience de Yolanda Bruno, la musique peut également éveiller l’esprit. Elle se souvient d’un concert donné dans une maison de retraite avec un groupe de patients atteints de démence. La plupart étaient distraits et agités. Mais lorsqu’elle a joué une chanson que tout le groupe connaissait, le public s’est mis à chanter avec elle. C’était une démonstration profonde de la façon dont la musique peut atteindre profondément les méandres de la mémoire et de l’être.
Pour elle, la musique n’est pas seulement une profession. C’est un mode de vie – une façon d’exercer une dévotion intense pour partager la beauté et la compagnie avec tous ceux qui habitent notre monde de plus en plus fragile, avec tous ceux qui veulent bien écouter.